Abstract 2013/1 p. 117
Dans le cadre de l’élaboration par la CDI des articles sur la responsabilité des organisations internationales, la formulation de la clause relative à la lex specialis et la place qui devait lui être réservée ont fait l’objet de critiques nourries. L’attention soulevée par l’insertion d’une stipulation pourtant classique tient certainement à la singularité et à la sensibilité du sujet examiné par la CDI. Pour certains acteurs en effet, l’édification d’un régime général de responsabilité des organisations internationales emporte le risque d’interférer indûment dans les rapports qu’entretiennent l’organisation et ses membres, y compris en cas de violation des obligations de l’une à l’égard des autres. L’examen de la clause finalement adoptée par la CDI montre que ces craintes sont largement infondées.
Ainsi qu’en témoigne l’exemple de la résolution 52/247, par laquelle l’Assemblée générale a entendu apporter des limitations temporelles et financières à la responsabilité des Nations Unies, l’invocation d’une lex specialis s’avère d’un maniement peu aisé en pratique. Pour neutraliser les effets du cadre général, encore faudrait-il que le régime de responsabilité invoqué soit, notamment, opposable à ceux qu’il vise. De ce point de vue, la résolution 52/247 apparaît moins comme une véritable lex specialis que comme une simple pétition de principe.

At various stages of the drafting by the International Law Commission of its Articles on the Responsibility of International Organizations, eventually adopted in 2011, the place and wording of the lex specialis clause have been intensively debated. While such provisions are quite classical in legal regimes of that kind, some members of the ILC , together with international institutions commenting on the draft, voiced concern as to the limited normative value of article 64, which would be unable to encompass and preserve the very specific features of each and every organization. A closer examination of the clause in the context of the law on responsibility of international organizations tends to show, however, that relying on lex specialis may not be as easy and useful as proponents of self-contained regimes sometimes seem to consider. As illustrated by General Assembly Resolution 52/247, on the temporal and financial limitations to the United Nations “third-party liability”, it might actually prove difficult to apply to injured individuals and private parties a legal regime of responsibility to which they have not agreed or which fails to appropriately cover their claims. In that regard, Resolution 52/247 may be better understood as a UN statement of policy than as a genuine lex specials provision.
 
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