Since 2012, the European Union has been engaged in a policy of “differentiation”, consisting in distinguishing, in its relations with Israel, between production and economic activities carried out in the occupied Palestinian territories and those located in Israeli territory, below the Green Line. This policy has been the subject of legal challenges by the Israeli government or some authors, who consider that the measures adopted have an uncertain legal basis and constitute unacceptable discrimination, singling out the State of Israel. In this study, it is shown that this policy is in reality only the minimal implementation of international obligations binding the EU and its Member States. These obligations are the consequence, on the one hand, of the legal regime relating to the status of the Palestinian territories and Israeli settlements and, on the other hand, of the implementation of the trade agreements concluded with Israel. While there is some disparity in the way in which the EU’s trade relations with various territories under occupation are conducted, this cannot be taken to mean that there is discrimination in the case of Israel, as the case law of the EU Court of Justice is ultimately quite consistent with the requirement that the European authorities respect the relevant rules of international law. In the end, it must be noted that the differentiation measures targeting Israeli settlement products appear insufficient in view of the requirements of international law, which would impose a greater outright ban on the import of products from Israeli settlements. Depuis 2012, l’Union européenne s’est engagée dans une politique de « différenciation », consistant à établir, dans ses relations avec Israël, une distinction entre les productions et activités économiques menées en territoires palestiniens occupés et celles se situant en territoire israélien, en deçà de la ligne verte. Cette politique a fait l’objet de contestations sur le plan juridique par le gouvernement israélien ou certains auteurs, qui considèrent que les mesures adoptées ont un fondement juridique incertain, et constituent une discrimination inacceptable, singularisant l’État d’Israël. Dans la présente étude, il est montré que cette politique n’est en réalité que la mise en œuvre minimale d’obligations internationales à charge de l’U.E. et de ses États membres. Ces obligations sont la résultante, d’une part, du régime juridique lié au statut des territoires palestiniens et des colonies israéliennes et, d’autre part, de l’application des accords commerciaux conclus avec Israël. S’il existe une certaine disparité dans la manière dont sont menées les relations commerciales de l’U.E. avec divers territoires placés sous occupation, il ne peut en être inféré l’existence d’une discrimination concernant le cas d’Israël, la jurisprudence de la Cour de justice de l’U.E. s’avérant en définitive assez cohérente dans l’exigence de respect du droit international par les autorités européennes. Il faut en définitive constater que les mesures de différenciation visant les produits des colonies israéliennes apparaissent insuffisantes au regard des exigences du droit international, qui imposeraient davantage l’interdiction pure et simple de l’importation des produits en provenance des colonies israéliennes. |