Communément considéré énumérer les sources formelles du droit international en vue de faciliter l’examen de sa juridiction par la CIJ, l’article 38 du Statut de la Cour reflète un ordonnancement positiviste accordant prééminence au texte (traité) sur la pratique (notamment la jurisprudence). Au rebours de cette conception légaliste, une approche pragmatique cherchant à rendre compte de l’effectivité du raisonnement à l’oeuvre dans la jurtisdictio, renverse complètement la perspective : la recherche de la norme à dégager par et dans le cas procède d’abord des moyens dits « auxiliaires » de rendre justice, jurisprudence et doctrine, ensuite des principes généraux de droit, puis de cette norme en attente d’un texte qu’est la coutume, enfin seulement du traité, ce texte sans norme. Par où émerge un concept de droit « en situation » ou droit exercé prenant ses distances avec l’idéalisme légaliste identifiant les réalités textuelles et juridiques.

Article 38 of the ICJ Statute is universally known for listing the formal sources of international law to facilitate the Court’s evaluation of its jurisdictional competence. The provision displays a positivist outlook and gives primacy to texts (treaties) over practice (especially judicial decisions). This legalist itinerary is completely inverted with the employment of pragmatic approaches accounting for the reasoning at work within the judicial process : the normative inquiry begins here with judicial decisions and doctrine, – so-called “auxiliary” sources of international law – is followed by general principles, proceeds with custom, that disembodied unwritten norm, and only concludes with the treaty, a text of dubious normative pedigree. This sequence renders a “situational” law that is identified and developed at arm’s length of the more definite legalist idealism purportedly accounting for textual and legal truths.