Abstract 2014/2 p. 487

This article examines the concept of non-state “actors of protection” in international refugee law. This concept breaks with traditional State-centric readings of international law, as it connotes that a non-state actor may offer “protection” against persecution, comparable to that normally offered by the State. Domestic courts have increasingly made use of the concept as a justification for withholding refugee status from asylum seekers fleeing areas torn by civil conflict. What is more, the concept has found its way into EU asylum law, and is now enshrined in article 7(1) of the Qualification Directive (recast). Following an analysis of relevant case-law from a number of jurisdictions, it is argued that domestic courts look to two key factors before pronouncing whether a non-state actor is in the position to offer “protection”. On the one hand, courts assess whether the nonstate actor operates in collaboration or with the consent of the territorial State. On the other hand, they routinely speak to the functions exercised by the nonstate actor. The paper suggests that the two factors should be applied concurrently as a safeguard against arbitrary refusals of asylum applications. Finally, it is argued that the classification of widely varying entities under the heading of “non-state actors” is analytically problematic. It results in an assimilation of entities ranging from territorial administrations and peace enforcement missions to warring clans, while potentially it obscures the legal links these entities may have with the territorial State.

 

L’article examine la notion d’« acteurs de protection » non étatiques en droit international des réfugiés. Cette notion rompt avec les approches traditionnelles centrées sur l’État, puisqu’elle signifie qu’un acteur non étatique est capable d’offrir une certaine « protection » contre la persécution, comparable à celle offerte normalement par l’État. Les tribunaux nationaux ont de plus en plus souvent eu recours à ladite notion pour justifier le refus des demandes de statut de réfugié, déposées par des demandeurs fuyant des pays déchirés par la guerre civile. De plus, la notion a également trouvé sa place dans le droit d’asile européen, à savoir dans l’article 7, paragraphe 1, de la directive « Qualification » (refonte). À la suite d’une analyse de la jurisprudence nationale pertinente, on conclut qu’en général, les tribunaux nationaux prennent en considération, au sein de leur contrôle juridictionnel, deux facteurs, avant de se prononcer sur la capacité d’un acteur non-étatique d’offrir une protection. D’une part, les tribunaux apprécient si l’acteur non-étatique agit en collaboration ou avec le consentement de l’État territorial. D’autre part, ils décrivent les fonctions exercées par l’acteur concerné. L’article soutient que ces deux critères doivent être remplis cumulativement. Cette application cumulative des critères sert de garantie contre les refus d’asile arbitraires. Enfin, on constate que la classification des entités considérablement variées qui tombent dans la catégorie d’« acteurs non étatiques » semble être problématique, car celle-ci entraine l’assimilation de nombreuses entités très différentes, comme, par exemple, des administrations territoriales et des missions de maintien de la paix, ainsi que des clans en conflit, tandis qu’elle est susceptible d’occulter les liens que ces acteurs puissent maintenir avec l’État territorial.

 

 
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