Abstract 2020/1 p. 268

Le 15 novembre 2017, la Cour internationale de Justice a conclu dans l’affaire relative à des Violations alléguées de droits souverains et d’espaces maritimes dans la mer des Caraïbes (Nicaragua c. Colombie) que deux des quatre demandes reconventionnelles présentées par la Colombie étaient recevables. La majorité de la Cour a trouvé qu’il fallait établir l’existence d’un « différend entre les parties intéressant l’objet des demandes reconventionnelles », même si l’existence d’un autre différend avait déjà été démontrée dans l’arrêt de 2016 sur les exceptions préliminaires en relation avec les demandes principales présentées par le Nicaragua. À l’inverse, l’un des juges a maintenu qu’il n’est pas nécessaire qu’une demande reconventionnelle découle d’un nouveau différend indépendant du différend porté par le demandeur. La question de savoir s’il faut établir un autre différend n’a pas seulement des implications pratiques quant à la condition de recevabilité des demandes reconventionnelles devant la Cour, mais aussi des implications théoriques plus larges quant à la notion de différend dans le contentieux international. Cette étude examine donc la motivation fournie par la majorité de la Cour à la lumière de la jurisprudence pertinente et des conséquences négatives qui semblent découler de cette approche interprétative.

On 15 november 2017, the International Court of Justice concluded in the case concerning Alleged Violations of Sovereign Rights and Maritime Spaces in the Caribbean Sea (Nicaragua v. Colombia) that two out of the four counterclaims submitted by Colombia were admissible. The majority of the Court found that it was necessary to establish the existence of a "dispute between the parties concerning the subject-matter of the counterclaims", even though another dispute had already been established in the 2016 Judgment on preliminary objections in relation to the principal claims submitted by Nicaragua. However, one of the judges maintained that it is not necessary for a counterclaim to arise out of a dispute independent of the dispute having been brought by the applicant. The question of whether another dispute must be established has not only practical implications with regard to the requirement of admissibility of counterclaims before the Court, but also broader theoretical implications as to the concept of dispute in international adjudication. This article therefore examines the reasoning provided by the majority of the Court in the light of the relevant jurisprudence and the adverse consequences that are likely to flow from this interpretative approach.

 

 
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