Abstract 2016/2 p. 565

Une déclaration, signée à Khartoum le 23 mars 2015, conjointement par les présidents égyptien, soudanais et le premier ministre éthiopien, autorise la réalisation sur le Nil du barrage éthiopien, La Renaissance. Présenté sous la forme d’un accord-cadre informel, ce texte matérialise objectivement une phase de négociation, se fondant sur dix principes dont la coopération et la répartition équitable de l’eau du bassin sans induire de dommages significatifs entre les États parties. Elle constitue ainsi une alternative « historique et sans précédent » aux tensions politico-médiatiques entre les trois États signataires. Sa portée juridique reste toutefois relative. La Déclaration de Khartoum présente les traits d’un « gentlemen’s agreement » dont la concrétisation nécessite des addenda, l’absence de précision relative au partage de l’eau du fleuve constituant le défaut dudit texte. Cette question essentielle à une pacification pérenne des relations entre États riverains du Nil reste en suspens et la détermination du régime juridique du Nil reportée sine die.

A Declaration jointly signed, in Khartoum on 23 March 2015, by the Egyptian and Sudanese presidents and Ethiopian Prime Minister, authorizes the creation of the Renaissance dam on the Nile. Characterized as an informal framework agreement, the text objectively represents a negotiation phase, based on ten principles, including principles of cooperation and equitable distribution of water of the basin without causing significant damages among states parties thereof. The abovementioned Declaration constitutes an “historic and unprecedented” alternative to politico-media tensions between the three signatory states. Its legal effect, however, remains relative. The Declaration is described as “gentlemen agreement” whose realization requires addenda, the lack of clarity regarding the distribution of the water of the river represents the weakness of this text. This question, which is essential for a lasting pacification of relations between the riverside states of the Nile, remains outstanding, and the determination of the Nile’s legal system may be postponed sine die.

 

 
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