Abstract 2020/1 p. 245

L’unification en 1861 d’une grande part de la péninsule italienne sous la couronne du Piémont comme Roi d’Italie au détriment des petites monarchies ou duchés et d’une partie des États pontificaux divisait les grandes Puissances : France et Grande Bretagne d’une part, Russie, Prusse, Autriche auxquels se joignait le Saint-Siège de l’autre. Ceci rendait délicate pour la Belgique, État neutre, la reconnaissance du nouvel État. On appréciera successivement comment la situation fut gérée avec finesse sur le plan diplomatique, par le ministre de Belgique à Turin et par la fermeté du gouvernement libéral à Bruxelles face aux réticences du Roi Léopold. Au sein du Parlement belge, la décision de reconnaître le nouvel État entraîna une vive opposition entre la gauche et la droite. Les arguments de cette dernière étaient centrés sur la légitimité de cette décision. On peut classer leurs arguments de la manière suivante. Ceux relatifs au droit international, notamment les obligations d’un État neutre et les conditions de la reconnaissance. Puis les arguments d’opportunité sur le moment choisi pour effectuer cet acte et sur les risques prétendument encourus par la Belgique par « le précédent » que cela créait pour sa propre souveraineté. Enfin, l’aspect idéologique sous-jacent concernait l’avenir de la souveraineté temporelle de la papauté. Le débat se clôtura par un vote : 62 voix pour approuver la politique du gouvernement, 45 pour la position inverse.

The unification in 1861 of a great part of the Italian peninsula under the crown of Piemont as King of Italia to the detriment of small monarchies or duchies and part of the territory of Papal States divided the Great Powers; France and Great Britain on one side, Russia, Prussia, Austria together with the Holy See on the other. This made rather delicate for Belgium, neutral State, the recognition of that new State. One will appreciate successively how the situation was dealt with finesse by the Belgian Minister in Torino and the firmness of the liberal government in Brussels in the face of King Leopold’s reluctance. In the Belgian Parliament the decision to recognize the new State led to strong left right divide. The arguments of the opposition were centred on the rightfulness of such decision. It is possible to classify the arguments in the following manner. Those linked with public international law, namely the duties of a neutral State and the conditions to recognition. Thereafter the arguments of opportunity over the moment chosen for accomplishing such an act and over the risks allegedly incurred by Belgium through the "precedent" thus created for its own sovereignty. Finally the underlying ideological aspect concerned the future of the temporal sovereignty of the papacy. The debate ended with a vote: 62 votes to approve the governmental policy and 45 votes for the reverse position.

 

 
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