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Abstract 2018-2 p. 583 |
En droit international humanitaire, le concept de la participation directe aux hostilités est au cœur du principe de distinction, mais il reste l’un des plus difficiles à cerner. Le développement des cyber-conflits offre de nombreuses opportunités pour les civils de s’impliquer dans les conflits et risque de brouiller davantage la ligne entre civils et combattants. Par exemple, en Syrie, de nombreux civils ont utilisé les réseaux sociaux afin de partager des informations sur le déroulement des hostilités. Ces civils perdent-ils leur protection ? Le Manuel de Tallinn se veut refléter la lege lata applicable aux cyber-conflits. Nous souhaitons donc confronter son interprétation du concept de participation directe aux hostilités à ce nouveau phénomène. Nous essayons de démontrer que le Manuel adopte une interprétation large et dangereuse du seuil de nuisance et du lien de belligérance. Son interprétation ne reflète pas celle généralement acceptée en droit international humanitaire, elle reprend la position du prof. Michael Schmitt. Nous concluons en mettant en garde le lecteur contre l’imposition d’interprétations isolées et invalides dont la légitimité ne découle de rien, si ce n’est l’expertise de son auteur. In International Humanitarian Law, the concept of direct participation in hostilities is at the heart of the principle of distinction, but it remains one of the most difficult to define. The development of cyber-conflicts offers many opportunities for civilians to become involved in conflicts, and may further blur the line between civilians and combatants. For example, in Syria, many civilians have used social networks to share information about the conduct of hostilities. Are these civilians losing their protection? The Tallinn Manual is intended to reflect the lege lata applicable to cyber-conflicts. We therefore wish to compare its interpretation of the concept of direct participation in hostilities with this new phenomenon. We are trying to demonstrate that Manuel adopts a broad and dangerous interpretation of the threshold of harm and the belligerent nexus. Its interpretation does not reflect that generally accepted in International Humanitarian Law, it reproduces the position of Prof. Michael Schmitt. We conclude by cautioning the reader against the imposition of isolated and invalid interpretations whose legitimacy derives from nothing but the expertise of its author. |
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